Ornaghi & Prestinari Corrispondenze ink drawing on paper 2021
HARMONY Publication d'Art Non linéaire
Conference at Musée Soulages Rodez 2022
La surface sur laquelle se projette la rencontre de deux mondes est un plan de contact. De part et d’autre de ce plan évoluent des univers autonomes. L’étendue de l’eau sépare l’aquatique du terrestre. Dans l’océan le son se propage plus rapidement que dans l’air. Nous sommes face à deux espaces séparés par deux temporalités différentes. Le travail artistique se répand comme une onde, créant des variations adaptées à son environnement selon un rythme clair et défini, intuitif. Il permet le dialogue entre des entités souveraines, cela en mettant en mouvement les mondes du dessous avec ceux du dessus de la surface. Les œuvres forment de nouveaux ensembles spatio-temporels réunis par contact et créent des suites de lignes d’horizon. Elles se répandent en archipels.
La rencontre se situe dans cet espace-temps de l’inframince fluctuant. C’est une analogie entre le plan de l’œuvre et celui du flot. Nous recueillons des fragments qui composent ensuite des ensembles hybrides. Il s’agit de trouver un équilibre dans la chimère. Ces ensembles se composent à l’aide d’outils simples et protéiformes qui peuvent avoir des répercussions presque à l’infini. Les mailles d’un filet, le mouvement d’une algue - Laminaria Digitata -, un négatif photographique, des branchies, le marbre, une selle de cheval, tout objet d’observation et de contact fondamental permet d’engager une rencontre, un entrelacement. L’océan est caressé de bancs de poissons, de continents plastiques diaphanes et parcouru de filets qui plongent dans la masse temporelle de ses profondeurs. Le travail artistique permet d’infléchir cette étendue fugitive, cela afin d’en révéler les vagues de surface.
Dans nos distinctions respectives, en nous connectant à ces écrans de modélisation de la relation, nous composons des ensembles. Depuis ces dichotomies initiales nous voulons tisser des entrelacs de rencontres. Cela en nous accordant à d’autres fréquences par l’intermédiaire d’outils qui nous permettent d’atteindre l’harmonie. Lorsque le filet frôle le papier, son empreinte reproduit des oscillations, évoque les ondulations scintillantes d’écailles argentées. Ces écailles font partie d’un système, elles sont imbriquées les unes dans les autres. De même, chaque maille est un réseau à travers lequel passe la matière, perdure le vide, se forme la relation.
Il se passe alors quelque chose de très élémentaire: plusieurs entités se mélangent, s’invitent et dialoguent afin de former une unité à la fois harmonieuse et plurielle.
Alizée Gazeau
1.Marcel Duchamp, “Inframince”
2.Donna Haraway, Le Magnifeste Cyborg
3.Junichirô Tanizaki, 陰翳礼讃
Ornaghi & Prestinari Corrispondenze ink drawing on paper 2021
HARMONY Publication d'Art Non linéaire
Conference at Musée Soulages Rodez 2022
La surface sur laquelle se projette la rencontre de deux mondes est un plan de contact. De part et d’autre de ce plan évoluent des univers autonomes. L’étendue de l’eau sépare l’aquatique du terrestre. Dans l’océan le son se propage plus rapidement que dans l’air. Nous sommes face à deux espaces séparés par deux temporalités différentes. Le travail artistique se répand comme une onde, créant des variations adaptées à son environnement selon un rythme clair et défini, intuitif. Il permet le dialogue entre des entités souveraines, cela en mettant en mouvement les mondes du dessous avec ceux du dessus de la surface. Les œuvres forment de nouveaux ensembles spatio-temporels réunis par contact et créent des suites de lignes d’horizon. Elles se répandent en archipels.
La rencontre se situe dans cet espace-temps de l’inframince fluctuant. C’est une analogie entre le plan de l’œuvre et celui du flot. Nous recueillons des fragments qui composent ensuite des ensembles hybrides. Il s’agit de trouver un équilibre dans la chimère. Ces ensembles se composent à l’aide d’outils simples et protéiformes qui peuvent avoir des répercussions presque à l’infini. Les mailles d’un filet, le mouvement d’une algue - Laminaria Digitata -, un négatif photographique, des branchies, le marbre, une selle de cheval, tout objet d’observation et de contact fondamental permet d’engager une rencontre, un entrelacement. L’océan est caressé de bancs de poissons, de continents plastiques diaphanes et parcouru de filets qui plongent dans la masse temporelle de ses profondeurs. Le travail artistique permet d’infléchir cette étendue fugitive, cela afin d’en révéler les vagues de surface.
Dans nos distinctions respectives, en nous connectant à ces écrans de modélisation de la relation, nous composons des ensembles. Depuis ces dichotomies initiales nous voulons tisser des entrelacs de rencontres. Cela en nous accordant à d’autres fréquences par l’intermédiaire d’outils qui nous permettent d’atteindre l’harmonie. Lorsque le filet frôle le papier, son empreinte reproduit des oscillations, évoque les ondulations scintillantes d’écailles argentées. Ces écailles font partie d’un système, elles sont imbriquées les unes dans les autres. De même, chaque maille est un réseau à travers lequel passe la matière, perdure le vide, se forme la relation.
Il se passe alors quelque chose de très élémentaire: plusieurs entités se mélangent, s’invitent et dialoguent afin de former une unité à la fois harmonieuse et plurielle.
Alizée Gazeau
1.Marcel Duchamp, “Inframince”
2.Donna Haraway, Le Magnifeste Cyborg
3.Junichirô Tanizaki, 陰翳礼讃